Titre : Co-évolution de la socialité et de la longévité chez la fourmi
Description :
En biologie évolutive, la senescence est définie comme la diminution du succès reproducteur, et des chances de survie au cours de l’âge. Celle-ci est plus ou moins rapide et la variabilité individuelle des taux de sénescence se retrouve au sein d’une espèce (entre individus) et entre espèces différentes. En comprendre les déterminants mécanistiques doit pouvoir nous permettre de mieux comprendre l’origine de la diversité des longévités animales.
Les études actuelles ont mis à jour les facteurs environnementaux et génétiques expliquant la longévité, et ont permis de définir plusieurs voies de signalisation conservées au sein du règne animal. Il reste cependant de nombreuses questions focalisant spécifiquement sur les mécanismes à l’origine de la variabilité individuelle en longévité et de son impact sur la fitness individuelle. Quels peuvent être les effets d’un traitement anti-vieillissement sur les performances individuelles ? Quelles sont les conséquences pour le fonctionnement de la société animale dans laquelle évoluent les individus ? Ces interrogations font parties d’un projet de recherche qui cherche à mettre en commun les connaissances et le savoir-faire d’un groupe de chercheurs voulant explorer les liens entre socialité et vieillissement chez un modèle animal ayant évolué des longévités contrastées : la fourmi.
L’objectif de cette thèse est de tester l’influence de l’environnement social sur la vitesse de vieillissement des individus. La sélection de parenté (kin-selection) établit que la fitness d’un individu dépend également de celles de ses apparentés, expliquant pourquoi certains groupes sociaux sont formés d’individus reproducteurs et non-reproducteurs. Ainsi, la diversité des trajectoires de vie au sein des animaux sociaux (à longue ou courte longévités) pourrait avoir co-évoluée avec l’apparition progressive de rôles sociaux différents, culminant dans les sociétés d’insectes eu-sociaux (abeilles, termites, fourmis) avec l’existence de castes ouvrières et reines. La présente thèse a pour objet (1) de décrire les structures sociales (rôle individuel et réseau) et les phénotypes « vieillissement » chez la fourmi Lasus Niger en utilisant des approches moléculaires et de protéomique, et (2) de tester l’impact d’un traitement anti-vieillissement des ouvrières sur leur phénotype physiologique et comportemental, et sur la structure sociale de la colonie. Le doctorant devra donc mettre en place au cours des 2 premières années de thèse une approche exploratoire et descriptive sur des isolats de colonies de fourmis déjà présentes au laboratoire et une approche expérimentale par l’utilisation d’un activateur de la télomérase, le TA-65, devant permettre de moduler le taux de vieillissement des ouvrières. La 3ème année de thèse sera dévolue à l’analyse et à la rédaction des manuscrits.
Le candidat travaillera au sein de l’équipe Ecophysiologie Evolutive de l’IPHC et de son département Ecologie, Physiologie et Ethologie. L’équipe comprend 4 chercheurs ayant tous des programmes portant sur la co-évolution des traits d’histoire de vie et de la socialité. Le doctorant sera encadré par F Criscuolo et S Zahn (ingénieure) pour la partie physiologique, et par C Sueur et le Pr Jean-Louis Deneubourg, spécialistes internationaux reconnus de l’étude des réseaux sociaux et de la biologie comportementale des fourmis.
Compétences souhaitées :
- Connaissances solides en biologie évolutive, écologie comportementale, et écophysiologie
- Connaissances solides en statistiques de base (ANOVA, analyses discriminantes et en composantes principales) et de logiciels statistiques (R, SPSS), analyse des réseaux sociaux (Socprog, Igraph, Gephi)
- Expérience en analyses de laboratoire (biologie moléculaire, protéomique)
- Bon niveau d’anglais (lu, parlé, écrit)
- Expertises qui seront acquises : Expertise en écophysiologie et écologie comportementale dans un cadre de biologie évolutive
- Expertise en biologie moléculaire (télomère), en protéomique et en analyse de réseaux sociaux
- Utilisation et modélisation des outils de réseaux sociaux
- Techniques d’élevage d’insectes
- Utilisation de concepts statistiques avancés (traitements de fichiers de données conséquents)
- Ecriture de manuscrits, recherche de financements et participation à des conférences internationales
Type de financement : Contrat doctoral
Co-évolution de la socialité et de la longévité chez la fourmi
Nom : UMR7178 – Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien
Responsable : MME Christelle ROY
Code : UMR7178
Adresse : Campus CNRS de Cronenbourg – IPHC 23, rue du Loess BP 28 67037 STRASBOURG CEDEX 2 FRANCE
Equipe : DEPE E1 – Ecophysiologie évolutive
Responsable de l’équipe : M. Francois CRISCUOLO
Courriel : f.criscuolo@unistra.fr
N° de téléphone : 03.88.10.66.56
Composition de l’équipe : Chercheurs: 7 – Ens/Ch: 1 – Biatss/ITA: 0 – Doctorants: 3 – Post-Doctorants: 0 – Autres: 0
Publication(s) principale(s)
1ère : Duboscq, J., Romano, V., Macintosh, A. & Sueur, C. (2016). Social Information Transmission in Animals: Lessons from Studies of Diffusion. Front Psychol 7. doi: http://dx.doi.org/10.3389/fpsyg.201….
2ème : Stier A, Reichert S, Criscuolo F and Bize P (2015) Red blood cells open promising avenues for longitudinal studies of ageing in laboratory, non-model and wild animals. Experimental Gerontology, 71: 118-134
3ème : Plumel M, Benhaim-Delarbre M, Rompais M, Thiersé D, Sorci G, van Dorsselaer A, Criscuolo F and Bertile F (2016) Differential proteomics reveals age-dependent liver oxidative costs of immune activation in mice. Journal of Proteomics, 135: 181-190.
Directeur de thèses : M. Francois CRISCUOLO
Courriel : f.criscuolo@unistra.fr
N° de téléphone : 03.88.10.66.56
Site internet : http://www.iphc.cnrs.fr/-Francois-C…
Co-directeur de thèse : /
Courriel : /
N° de téléphone : /
Co-encadrant : M. Cedric SUEUR
Co-tutelle : M. Jean Louis DENEUBOURG – BELGIQUE