Des fourmis mutantes obtenues avec CRISPR


Des fourmis mutantes obtenues avec CRISPR

http://cataglyphis.fr/Presse/Revue%20de%20presse2017.htm#CRISPR

En mars 2017, Elizabeth Pennisi, rédactrice de Science publiait online un commentaire avec une vidéo sur le travail du labo de Daniel Kronauer à New York qui venait d’obtenir des fourmis mutantes de Ooceraea (Cerapachys) biroi. J’ai cherché la publication que je n’ai pas trouvé. J’ai demandé à plusieurs personnes qui n’avaient rien vu non plus. Le 10 août, la revue Cell publiait deux articles sur l’utilisation de CRISPR pour inhiber un gène de l’olfaction, l’un d’eux sur la fourmi clonale Ooceraea (Cerapachys) (Trible et al 2017) et l’autre sur Harpegnathos saltator (Yan et al 2017) accompagnés d’un commentaire de D. Friedman et D. gordon (Friedman et al 2017). En fait, j’ai eu plus d’explications par Romain Libbrecht qui a travaillé avec Kronauer : quand celui-ci a appris qu’un autre labo se lançait sur les CRISPR de fourmis, il a déposé le travail sur Ooceraea sur un site qui accepte les pré-publications. C’est public, c’est pratiqué souvent dans des disciplines comme la physique. Cela permet d’avoir les réactions des lecteurs et évite les commentaires anonymes des reviewers que l’on a tous subis… Cell a évité la polémique en publiant le même jour les deux articles.

Ooceraea (Cerapachys) biroi est une fourmi clonale (clonal raider ant) sans reines dont l’étude a démarré à Villetaneuse par Pierre Jaisson et ses élèves. Elle a un cycle à deux phases, sédentaire puis avec des raids. Toutes les ouvrières sont fertiles. L’équipe de Kronauer a inhibé dans les oeufs un gène orco, qui produit une protéine permettant l’olfaction. Les fourmis normales pondent 6 oeufs toutes les 2 semaines, les transgéniques seulement 2. Elles meurent au bout de 2-3 mois et les normales au bout de 6-8 mois. Elles ont perdu leur sociabilité et sont perdues dans le nid.

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